Boza ! d’Ulrich Cabrel et Étienne Longueville

Boza ! écrit par Ulrich Cabrel et Etienne Longueville, est publié le 06 février 2020 aux Editions Philippe Rey.

Ulrich Cabrel et Etienne Longueville : Biographie

Ulrich Cabrel est né en 2002, à Bonaloka, un quartier pauvre de la ville de Douala, au Cameroun. Obligé d’abandonner ses études faute de moyens, Ulrich, déterminé à s’en sortir, décide de quitter le Cameroun pour gagner l’Europe. C’est après un long périple semé d’embuches qu’il finit par atteindre sa destination, mais le chemin est encore long pour s’intégrer.

C’est dans ce processus qu’il fait la rencontre d’Etienne Longueville, bénévole du collectif Cajma22, une association qui vient en aide aux jeunes migrants afin de garantir le respect de leurs droits fondamentaux. Etienne va l’héberger quinze jours par mois pendant un an dans la ville bretonne de Saint-Brieuc et va pousser Ulrich à retracer son parcours par écrit, afin d’ouvrir les yeux du monde sur les réalités migratoires.

Boza ! : Présentation

Dans le quartier de Bonaloka, un bidonville de Douala, au Cameroun, Petit Wat sillonne les rues mal famées et les baraques au bord de l’écroulement, son plateau de tomates sur la tête. Confronté très tôt à la réalité d’une existence sans avenir, dans un pays où l’inégalité des chances se vit au quotidien, il ne lui reste plus qu’un seul espoir, partir. Muni d’un simple sac à dos, des économies de toute sa famille et de son courage, Petit Wat embarque vers l’inconnu, avec pour seule information sa destination : l’Europe.

Petit Wat est cependant loin de se douter que son voyage ne sera pas de tout repos. Tout d’abord abandonné sur les terres du Niger, c’est en comptant sur sa bonne étoile qu’il gagne le Maroc où l’attend l’ultime obstacle qui le sépare de l’Europe tant rêvée. Mais au milieu de milliers d’autres africains munis des mêmes rêves que lui, sera-t-il l’un des élus qui parviendra à crier fièrement de l’autre côté « boza ! » ?

Autres œuvres d’Ulrich Cabrel et d’Etienne Longueville

Boza ! – 6 février 2020 : est le première œuvre d’Ulrich Cabrel et d’Etienne Longueville.

Boza ! – Résumé

Bienvenue à Bonaloka, quartier des petites frappes.

Ici, c’est la loi du plus fort qui règne et l’argent en est l’instrument de prédilection. C’est là que Petit Wat est né et a grandi, entre un père absent, une mère qui semble porter la misère du monde sur ses épaules, et les disputes incessantes de ses frères et sœurs. Ce n’est pas l’environnement idéal, mais Petit Wat s’en contente bien. Il peut jouer avec ses amis de quartier, batifoler avec les filles et aller à l’école.

Cependant, sa vision des choses change lorsqu’il en est expulsé, faute de moyen. C’est le moment de la prise de conscience. Petit Wat réalise qu’il n’y a plus rien pour lui dans ce petit quartier. La seule solution qu’il lui reste : quitter le pays pour l’Europe, continent de tous les espoirs.

Sac à l’épaule, économies en main et armé d’une bonne dose de confiance en soi, Petit Wat se met en route et traverse le Cameroun et le Nigéria, pour arriver au Niger. Son voyage se passe sans accroc jusqu’à ce que ses finances s’épuisent. Petit Wat désormais rebaptisé Freeboy est livré à lui-même et ne peut compter que sur sa chance et la bonne volonté des personnes qu’il croise sur sa route pour avancer.

Ce n’est qu’après avoir fait face à des situations toutes plus désespérées les unes que les autres que Freeboy gagne le Maroc où se trouve le dernier obstacle avant l’Europe tant rêvée : Le Monstre à Trois-Têtes. Freeboy doit franchir cette muraille, et ce n’est qu’après de nombreuses pertes qu’il parviendra à se frayer un passage entre les murs de pierre.

Au-delà de la frontière qui le séparait de sa destination, d’autres obstacles l’attendent. Freeboy n’est plus. Redevenu le Petit Wat qui cherchait à quitter le pays pour gagner l’Europe, il doit maintenant s’intégrer à son nouvel environnement et ce, malgré les différences de cultures. Beaucoup de choses restent encore à accomplir pour qu’il puisse réaliser ses rêves, mais Petit Wat voit un peu de lumière et pour l’instant, cela lui suffit amplement.

Boza ! – Avis

Lorsqu’Ulrich Cabrel raconte son histoire à travers le personnage de Petit Wat, c’est sans filtre, mais avec beaucoup d’humour. Plein d’autodérision, le héros confronte sa réalité avec celle du lecteur qui se sent touchée, peu importe à quoi ressemble son quotidien. Dans celui de Petit Wat, la corruption est monnaie courante, les jeux de hasard s’apprennent dès le berceau, le vagabondage ne surprend plus personne, la violence est le mode d’expression le plus utilisé, les femmes sont toutes rabaissées et la pauvreté vous agrippe comme une amoureuse un soir de bal.

Sa vie, il ne l’a pas choisie, mais il est prêt à faire le nécessaire pour l’améliorer. C’est dans cette optique que Petit Wat s’engage dans une grande aventure qui le mènera aux portes de réalités dont il ne soupçonnait jusqu’à lors pas l’existence.

Qui aurait cru que partir pour l’Europe ressemblerait à se lever un beau matin et à grimper sur une moto comme pour se rendre dans le quartier voisin ? C’est le début du voyage, à la fois plein de découvertes, mais également de désagréments. Petit Wat connaîtra l’abandon, la solitude, la peur, le désespoir, mais plus encore, l’appel de l’oisiveté, omniprésente, de la sécurité, de l’argent facile. Toutefois, au-delà de tous ces obstacles, il vivra cette solidarité qui naît entre les âmes en peine, l’amitié sincère, et cette foi inébranlable en un avenir meilleur.

C’est chaque fois avec un intérêt grandissant que nous suivons les péripéties de notre héros. Nous l’encourageons avant même d’en prendre conscience et n’avons qu’une hâte : qu’il arrive enfin à destination.

A proximité de son objectif, la tension monte. Entre les guerres de pouvoir, la jalousie et l’égoïsme, c’est avec beaucoup de difficultés que Petit Wat parvient enfin à crier « Boza ! » en franchissant la grande muraille. Cependant, arriver en Europe ne suffit pas. Encore faut-il pouvoir y rester. Il mène ainsi un nouveau chemin croix où il devra dépasser les préjugés, apprendre à faire confiance, et surtout, profiter de ces petits bonheurs que la vie lui offre.

C’est une nouvelle odyssée où les cultures se heurtent, se mêlent et peut-être finiront par se fondre l’une dans l’autre.

Cette œuvre autobiographique, c’est à la fois l’histoire d’Ulrich et celle de nombreux autres jeunes qui ne disposent pas des mêmes chances que les autres. Dans cette course désespérée vers la liberté et le bonheur, nous sommes soufflés par l’étonnant optimisme qui se dégage de notre héros malgré tous les obstacles qui se dressent sur sa route.

Ce livre est une véritable aventure, à la fois palpitante et désopilante, pleine de douleurs et d’espérance. C’est une histoire forte qui marque les esprits et qu’on referme avec un doux sourire sur les lèvres, nourrissant cet espoir qu’un jour, le voyage de Petit Wat puisse réellement toucher à sa fin.

INCIPIT

« Tu veux savoir pourquoi je suis parti ? ».

10 Citations tirées du livre Boza !

« Si ta famille se retrouve dans le rôle de la victime un seul jour, elle va le garder à vie », page 8 ;

« Tu n’abandonnes pas les gens que tu aimes par gaieté de cœur », page 43 ;

« C’est quand tu pars que tu comprends ce que tu laisses », page 45 ;

« Ce n’est pas si simple de contrôler ton instinct de survie, il te submerge, t’étouffe et t’aveugle », page 57 ;

« Voilà ce que signifie « Boza ». C’est un mot qu’il faut chérir, le plus beau de la langue française », page 211 ;

« Quand tu nais de l’autre côté du globe, la liberté ne t’est pas donnée, tu dois te battre si tu la veux vraiment et être prêt à mourir pour elle », page 212 ;

« Ne laisse pas la réalité changer tes rêves, laisse tes rêves changer la réalité », page 223 :

« Tu regrettes d’avoir quitté tes proches pour un monde mystérieux qui devient amer », page 253 ;

« Le temps est tantôt un allié, tantôt un ennemi zélé, il peut transformer un mendiant en milliardaire et vice versa », page 284 ;

« Cette liberté, je l’ai conquise, et je savoure son doux parfum à chaque pulsation de mon cœur », page 291.

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