Neuvain

Strophe de neuf vers

Un neuvain, ce n’est pas neuf nains, non. C’est un type de strophes, je te dis tout dans cet article.

Neuvain, strophe de 9 vers

Neuvain : définition

Le neuvain est une strophe de neuf vers.

Neuvain, strophe de 9 vers

Exemple de neuvain

SONNE ET SONNE

sonne à mon cœur mariné l’alcool

dont nul n’a voulu tâter à table hier

sonne et Sonne

minuit de clair de lune à trois

dont l’image est à jamais en UNE

FEMME entrevue en l’Île aux milles et une fleurs assise au pied des mornes verts

et filaos échevelés

…

Poème, « Black label – II » de Léon Gontran Damas

Neuvain, strophe de 9 vers

Comment faire un neuvain en 5 étapes.

Pour écrire un neuvain, il faut 9 vers ;
Le choix de la rime dépendra du poème dans lequel se trouve le neuvain, tout simplement de ce qu’on fait y signifié, de la longueur de ce qu’on veut y dire ;
Le choix du type de vers : alexandrin, décasyllabe, octosyllabe. Dépendra là aussi du poème dans lequel il est inséré (si les autres vers font 12 syllabes, vous devrez en faire autant, du moins si vous souhaitez écrire un poème en isométrie, si vous voulez écrire un poème en hétérométrie à vous de juger de la longueur des vers de votre neuvain. N’oubliez cependant pas que plus le vers est long, plus ce qu’il dit sera retenu, car il prendra plus de place dans le poème.) ;
Ecrire plusieurs phrases et ensuite travailler ces phrases de façon à ce qu’elle devienne le neuvain que l’on souhaite. L’idée étant de ne pas se limiter par la forme (neuvain et type de vers), limiter son imagination et restreindre son partage d’émotion ;
Ne pas s’arrêter au premier vers écrit (le retravailler jusqu’à être totalement satisfait du rendu (on l’est uniquement quand le vers transmet parfaitement l’émotion que l’on ressent).

neuvain – strophe de 9 vers

Autres exemples de neuvains

Si tu vas sur la terre où rien n’est dépoli
Le sucre de tes lèvres sur les pierres solaires
Les tiges dégarnies des pensées millénaires
Et le cour agrandi

Au premier tournant du paysage sous le ciel
Le ciel vert
Le ciel dur
Le ciel qui pèse ou qui fuit

Mais ce matin je me jette sur l’horizon qui tourne
Sur les trous de clarté de la terre qui roule
Et sur les pas pressés de cette mer qui coule
Avec toute ma vie cruelle et oppressée

Ce matin tout est lavé par les éponges de la nuit
Les yeux neufs regardent les meubles de la terre
Les arbres bien taillés dans leurs socles de pierres
Et les nuages blancs dans leur cage de verre

Ma douleur enfouie
Car les sentiments sont trop grands pour ce corps trop
Étroit
La chair est étirée par l’esprit qui s’évade
Et les cris étouffés dans la rumeur des caves
Où ma lumière arrive à peine et meurt de froid

Il suffit d’un mouvement imperceptible de tes lèvres
D’un changement dans la clarté de ton regard
D’un muscle sous la peau qui danse
Ou encore d’un geste de tendresse qui arrive en retard
Tout est changé
Les règles de la vie deviennent noires
Le jeu à mal tourné
Et je travail dans l’espoir
Qu’aucune récompense ne me sera donnée.

Poème, « Convoitise » de Pierre Reverdy du recueil « Condition humaine »