Comment écrire une nouvelle ? Vous trouverez sur cette page la méthodologie que j’utilise pour rédiger une nouvelle. J’espère qu’elle vous aidera à rédiger la nouvelle que vous avez toujours rêvé de rédiger, faisant de vous du même coup, le nouveau Dany Laferrière ou Guy de Maupassant.

Je vais commencer par vous rappeler le schéma narratif standard utilisé dans la nouvelle. Ensuite, je rentrerai dans le concret et vous donnerez la méthodologie que je respecte personnellement pour rédiger ma nouvelle. Cette méthodologie étant différente selon les types de nouvelles que je rédigeais (réaliste, littéraire, fantastique ou horreur), vous pourrez en bas de page trouver un article plus spécifique pour chacune de ces formes de nouvelles.

Comment écrire une nouvelle : qu’est-ce qu’une nouvelle ?

Commençons par le commencement : qu’est-ce qu’une nouvelle ? Qu’est-ce qui différencie la nouvelle, d’un roman par exemple ? Quels éléments caractérisent une nouvelle.

Selon l’Internaute, la nouvelle est un récit généralement bref et présentant habituellement des personnages peu nombreux, basé sur un seul événement montant en pic pour finir avec une chute brusque.

Le Littré définit quant à lui la nouvelle comme : une « sorte de roman très court », un « récit d’aventures intéressantes ou amusantes ». Il ne reprend donc pas les notions : d’événement unique, de personnages restreints, et de chute brusque qui était présente dans la définition de l’Internaute.

Prenons un dernier exemple. Wikipédia définit la nouvelle littéraire comme : un récit habituellement court. Apparu à la fin du Moyen Age, ce genre littéraire était alors proche du roman et d’inspiration réaliste, se distinguant peu du conte. À partir du XIXe siècle, les auteurs ont progressivement développé d’autres possibilités du genre, en s’appuyant sur la concentration de l’histoire pour renforcer l’effet de celle-ci sur le lecteur, par exemple par une chute surprenante.

Dans cette définition, comme pour celle de l’Internaute ; on retrouve les notions d’histoire généralement courte, concentration de l’histoire et de chute surprenante.

Nous pouvons donc dire que les caractéristiques de la nouvelle, en regroupant les trois définitions, sont les suivantes :

  • Un récit bref ;
  • Une concentration de l’histoire (un événement, peu de personnage, peu de lieux…) ;
  • Une envie de renforcer l’effet sur le lecteur ;
  • Une chute brusque et surprenante.

Quelles différences entre la nouvelle et le roman ?

Si l’on reprend les caractéristiques principales du roman, la différence entre Nouvelle et Roman résulte dans :

  • La longueur du récit : la nouvelle est un récit court qui dépasse rarement les 50 pages ; c’est-à-dire les 12 500 mots ; tandis que le roman est généralement bien plus volumineux poussant aller jusqu’à 513 000 mots (c’est le cas du livre « Les misérables » de Victor Hugo par exemple) ;
  • La concentration de l’histoire : la nouvelle est une histoire courte présentant peu de personnages, peu de lieux et généralement un événement. Au contraire dans un roman, le nombre de personnages est important. Il y a également de nombreux événements qui se déroulent dans des lieux et parfois des périodes différentes ;
  • Envie de renforcer l’effet sur le lecteur : l’histoire étant très peu concentrée dans un roman, l’effet produit sur le lecteur est moins brutal ; c’est le cheminement de l’histoire et les différentes péripéties qui font l’intérêt du roman, contrairement à la nouvelle ;
  • La chute surprenante : peut-être l’élément le plus différenciant. La chute est primordiale dans la nouvelle, elle doit être brusque et semble produire une accélération dans la narration ; elle étonne. Dans le roman, la chute est plus lente, car souvent plus longue et amené avec plus de soin. Le principal n’est pas de surprendre, mais de faire naître une cohérence par rapport au reste de l’histoire.

A présent que nous avons déterminé ce qui caractérisait une nouvelle, qu’elle en était la définition; nous allons maintenant chercher à comprendre comment est élaborée la nouvelle.

Comment écrire une nouvelle ? Les différents genres de nouvelles

La nouvelle n’est pas limitée à un genre littéraire. La grande majorité des nouvelles sont écrites dans les genres : réaliste et fantastique ; mais rien n’interdit de faire une nouvelle satirique, policière, historique, fantasy, Science-fiction (même si les deux dernières sont plus rares du fait de la complexité de poser un univers spécifique…).

La nouvelle réaliste

Une nouvelle est dite réaliste quand le récit vise à donner juste vision de la réalité, notamment sociale, dans un souci d’objectivité. La nouvelle réaliste est, généralement, centrée sur des personnages de la classe populaire ou de la classe moyenne, la personne lambda. Il traite, également, d’événements banals, du quotidien où le lecteur moyen saura se reconnaître.

Voici quelques exemples de nouvelles réalistes :

  • Francine et Jessica de Max-Antoine Brun ;
  • Nubie de Max-Antoine Brun ;
  • Séphora de Max-Antoine Brun ;
  • Parade Française de Max Brun ;
  • Boule de suif de Guy de Maupassant.

La nouvelle fantastique

Une nouvelle est dite fantastique quand on y relate des événements totalement étranges, irrationnels. Des événements qui ne peuvent pas être expliqués de façon rationnelle. Cela peut être sous la forme d’un rêve ou d’un monde parallèle ; traité de réincarnation, de monstres, de démons ; d’ange gardien, etc.

Exemple de nouvelles fantastiques :

  • Soucougnan de Max-Antoine Brun ;
  • Le Horla de Guy de Maupassant.

La nouvelle policière

Une nouvelle est dite policière lorsqu’elle met en place une intrigue, qu’elle déroule des faits qui participent à une recherche méthodique faite de preuves le plus souvent lors d’une enquête policière. Il peut s’agir également d’une enquête de détective privé. Ne pas confondre nouvelle policière et nouvelle d’espionnage. La nouvelle d’espionnage traite d’espion.

Exemple de nouvelles policière :

  • Surprise ! Surprise ! De Agatha Christie ;
  • The Under Dogs and Other Stories de Agatha Christie.

La nouvelle satirique

La nouvelle satirique est une nouvelle réaliste dont la réalité décrite est un peu exagérée. Au travers d’une histoire simple, elle insiste sur les défauts des mentalités d’une certaine classe sociale, mais aussi sur les mauvais comportements des personnages. Le but de la nouvelle satirique est de dénoncer et de critiquer les comportements négatifs. Ce genre de nouvelle sera aussi dirigé vers une chute finale, qui servira de conclusion.

Exemple de nouvelles satiriques :

Publications illustrées de Max Brun ;

Savannah Blues de Maryse Condé

Comment écrire une nouvelle ? Quel est le schéma narratif de la nouvelle ?

Le schéma narratif est en quelque sorte le squelette de la nouvelle. Ou pour faire plus simple, il s’agit des différents moments de la nouvelle. Ou de manière plus scolaire du plan de votre récit.

Ce plan n’est pas une table des commandements, vous pouvez bien sûr passer outre et choisir votre propre plan pour rédiger votre nouvelle, cependant n’oubliez pas d’y introduire une chute qui caractérise en partie ce genre littéraire.

Suivre le schéma narratif, vous permettra cependant de vous assurer que vous serez compris de votre lecteur.

Comment écrire une nouvelle ? Quels sont les étapes du schéma narratif ?

Le schéma narratif se compose de cinq étapes qui sont :

  1. La situation initiale ;
  2. L’élément déclencheur ;
  3. Le déroulement (péripétie) ;
  4. La chute ;
  5. La situation finale.

1 – La situation initiale

Dans la situation initiale l’auteur introduit le lecteur à son histoire ; bien souvent, il s’agit dans cette partie de la nouvelle (du schéma narratif) de décrire les personnages, les lieux, l’époque durant laquelle va se dérouler l’événement. Pour faire simple, l’écrivain pose le décor global de son histoire.

2 – L’élément déclencheur

L’élément déclencheur est une chose qui survient et qui bouleverse la situation initiale. Ce peut être une révélation (par exemple l’annonce du décès de quelqu’un ou encore l’annonce d’une paternité, etc…) ; un événement (par exemple : un objet qui tombe du ciel ou encore un meurtre, une disparition, etc…) ; une découverte. En général, le temps utilisé après est le passé simple.

3 – Déroulement (péripéties)

Les péripéties consistent à l’ensemble des actions qui vont permettre au personnage principal (et secondaire, si existant) de surmonter, de dépasser, d’évoluer ; psychologiquement et/ou physiquement. C’est la passerelle entre l’état initial du personnage principal et son état final. C’est en quelque chose les différents moments qui donnent sens au changement du personnage.

4 – La chute (ou dénouement)

Mets fin aux péripéties. C’est l’élément central de la nouvelle et ce qui la différencie le plus du roman ; par l’effet de surprise qu’elle amène. Une bonne chute est essentielle pour qu’il y ait une bonne nouvelle. Elle amène un équilibre, elle fixe l’histoire après les péripéties.

5 – Situation finale

La nouvelle se stabilise et l’auteur nous décrits un tableau de la situation finale ; la notion de morale n’est pas nécessaire dans cette situation finale, bien au contraire.

Comment écrire une nouvelle ? Mes conseils, ma méthodologie

A présent que nous savons ce qu’est une nouvelle et que nous connaissons le plan à respecter pour rédiger une nouvelle. Je vais maintenant vous dire comment je m’y prends personnellement pour rédiger le plus aisément possible la plus belle nouvelle. Je vais bien sûr des caractéristiques qui délimitent la nouvelle et du plan pour construire ma méthodologie.

I – INSPIRATION

L’inspiration est le point de départ d’une œuvre. Si vous n’avez pas d’idée pour le lancement d’une histoire, ne vous attendez pas à écrire un roman, une nouvelle voire même un poème. Pour écrire, il faut à un moment avoir été inspiré par quelque chose, quelqu’un, ça peut même venir comme une illumination. L’inspiration est le premier pas vers l’œuvre. Deux cas de figure peuvent se présenter :

A – Inspiration involontaire

L’inspiration est dite « involontaire », lorsqu’elle vous vient au détour d’une balade dans un parc ou en discutant avec un collègue au bureau, ou encore en prenant un verre avec un ami un soir. Dans ce cas, comme Musset, vous vous surprenez à dire :

Est-ce toi dont la voix m’appelle,
Ô ma pauvre Muse ! Est-ce toi ?

Comme cette inspiration est involontaire, c’est-à-dire qu’elle n’est pas le fait d’un travail ou d’une volonté, je vous conseille de ne pas la laisser filer et de l’écrire le plus rapidement possible sur un bloc note. Tous les téléphones portables de nos jours possèdent un bloc note numérique, le plus simple est de l’ouvrir et de noter sans donner forme à l’idée qui vous vient en tête. Si vous êtes un puritain et que vous refusiez de posséder un téléphone portable, je vous recommande d’avoir en permanence avec vous un petit cahier et un stylo sur lequel vous pourrez noter vos inspirations.

Conseil :

Il est important de ne surtout pas tenter de donner forme à votre texte, mais de le noter tel qu’il vous vient à l’esprit. Le travail de mise en forme pourrait vous rebuter et vous seriez amené à abandonner vos notes si vous bloquez sur un mot ou une expression.

B – Inspiration volontaire

Mais rassurez-vous comme disait Dominique Glocheux « L’inspiration vient – aussi – en travaillant ». Plusieurs petites « astuces » pour travailler votre inspiration.

1 – Comme Thierry Maugenest le recommande dans son livre « les rillettes de Proust », vous pouvez noter à la suite l’incipit de plusieurs romans, jusqu’à en avoir un paragraphe de quelques lignes. En lisant, on se rend souvent compte qu’il peut y avoir sens.

Exemple :

Cette idole, aux yeux noirs et crin jaune, sans parents ni cour, plus noble que la fable, mexicaine et flamande ; son domaine, azur et verdure insolents, courts sur des plages nommées, par des vagues sans vaisseaux, de noms férocement grecs, slaves, celtiques. C’est elle, la petite morte, derrière les rosiers. Au bois il y a un oiseau, son chant vous arrête et vous fait rougir. Devant une neige un être de beauté de haute taille.

Extraits tirés des illuminations : (1) Enfance I ; (2) Enfance II ; (3) Enfance (III) ; Being Beauteous

2 – Comme Thierry Maugenest le recommande dans son livre « les rillettes de Proust », vous pouvez noter à la suite la dernière phrase de plusieurs romans, jusqu’à en avoir un paragraphe de quelques lignes. En lisant, on se rend souvent compte qu’il peut y avoir sens.

Exemple :

Le bout du monde. Pas complètement, mais il faut laisser quelques secrets pour l’autre vie, si elle existe et s’il est permis de s’y exprimer. Ô mes frères, je voudrais vous dire : la maison a fermé une à une ses fenêtres, se détachant ainsi, sans cirque ni saut, du monde, se refermant à mesure sur sa garde d’une époque, – notaire fragile de notre antan d’enfance.

Extraits tirés de : L’art presque perdu de ne rien faire (Dany Laferrière) ; 2084 la fin du monde (Boualem Sansal) ; Une enfance créole I (Patrick Chamoiseau).

3 – Le pastiche : Se nourrir des classiques de la littérature pour produire une nouvelle œuvre. Vous pouvez par exemple reprendre « Boule de suif » et changer le nom des personnages, le nom des lieux, le nom des événements etc. Vous avez une autre œuvre sans avoir eu un travail d’imagination immense.

Exemple :

Original : Les derniers soldats français venaient enfin de traverser la Seine pour gagner Pont-Audemer par Saint-Sever et Bourg-Achard ; et, marchand après tous, le général, désespéré, ne pouvait rien tenter avec ses loques, éperdu lui-même dans la grande débâcle d’un peuple habitué à vaincre et désastreusement battu malgré sa bravoure légendaire, s’en allait à pied, entre deux officiers d’ordonnance.

Remanié : Les derniers soldats

4 – La description d’un moment. Vous pouvez également tout simplement vous remémorer un moment de votre vie et tenter de le décrire le plus fidèlement possible. Vous verrez, vous serez surpris de la qualité du texte qui peut en sortir. L’événement le plus anecdotique peut en être la matière, par exemple, la première heure de votre journée.

Exemple :

La nuit dernière, c’était la soirée d’anniversaire de ma grande sœur. En fait, ce n’était pas le jour de son anniversaire, on l’a fêté quelques jours après sa vraie date d’anniversaire, parce que son anniversaire tombait en semaine et qu’elle venait de reprendre le travail. On est allé sur les quais de Seine à côté d’Invalides, à côté du pont Alexandre-III pour être plus précis. Il y avait : ma sœur, bien sûr, mais, également, mon grand frère, ma copine et trois des amis de mon grand frère. Mon frère et ses amis sont arrivés en premier, ensuite je suis arrivé et ma sœur est arrivée en dernière. On l’a attendu quelques minutes, pas vraiment à la sortie du métro, puisque mon frère et ses amis, ainsi que la copine de mon frère ont voulu aller acheter des bières. Moi, j’ai préféré leur faire attendre que ma sœur arrive, c’était son anniversaire après tout.

5 – La description d’un lieu. Vous pouvez, aussi, regarder autour de vous et décrire le plus fidèlement possible votre appartement en n’oubliant absolument aucun détail, ou encore un lieu dans lequel vous étiez la veille où vous avez passé un moment particulier ou pas.

Exemple :

L’hôtel des Invalides est un monument parisien dont la construction fut ordonnée par Louis XIV par l’édit royal du 24 février 1670 pour abriter les invalides de son armée. Napoléon Bonaparte y est enterré. Il est situé dans le 7e arrondissement de Paris. C’est un immense bâtiment avec un dôme en or ; comme le Pont Alexandre qui lui aussi est en partie réalisée avec de l’or. Le Pont Alexandre III permet de franchir la Seine entre le 7e et le 8e arrondissement ; entre la rive sud et la rive nord. Un pont entre la culture et l’économique. Il porte le nom du Tsar de Russie Alexandre III.

6 – La description des individus. Si vous prenez les transports, vous pouvez décrire les personnes qui se trouvent dans ce transport. Vous utiliserez ensuite ces descriptions pour certains de vos personnages.

Exemple :

Ma sœur, est une très belle fille. Elle est grande, elle mesure 1m72, elle a la peau sombre : brune foncée, les cheveux frisés, les traits fins : petit nez, lèvres apparentes ; un visage longiligne et étroit. Son corps est à l’image de son visage longiligne et étroit : des fesses plates, de petits seins. Elle est vêtue d’un bas noir en soie, d’un petit débardeur blanc et au-dessus une veste légère en prévision de la baisse de température que l’on ressent généralement en fin de soirée.

7 – Vous pouvez ensuite prendre les trois textes descriptifs et les accoler l’un après l’autre. Qui sait vous aurez peut-être en vos mains un texte court, voire le début d’une nouvelle.

Exemple :

La nuit dernière, c’était la soirée d’anniversaire de ma grande sœur. En fait, ce n’était pas le jour de son anniversaire, on l’a fêté quelques jours après sa vraie date d’anniversaire, parce que son anniversaire tombait en semaine et qu’elle venait de reprendre le travail. On est allé sur les quais de Seine à côté d’Invalides, à côté du pont Alexandre-III pour être plus précis. Il y avait : ma sœur, bien sûr, mais, également, mon grand frère, sa copine et trois des amis de mon grand frère. Mon frère et ses amis sont arrivés en premier, ensuite je suis arrivé et ma sœur est arrivée en dernière. On l’a attendu quelques minutes, pas vraiment à la sortie du métro, puisque mon frère et ses amis, ainsi que la copine de mon frère ont voulu aller acheter des bières. Moi, j’ai préféré leur faire attendre que ma sœur arrive, c’était son anniversaire après tout.

Ma sœur, est une très belle fille. Elle est grande, elle mesure 1m72, elle a la peau sombre : brune foncée, les cheveux frisés, les traits fins : petit nez, lèvres apparentes ; un visage longiligne et étroit. Son corps est à l’image de son visage longiligne et étroit : des fesses plates, de petits seins. Elle est vêtue d’un bas noir en soie, d’un petit débardeur blanc et au-dessus une veste légère en prévision de la baisse de température que l’on ressent généralement en fin de soirée.

L’hôtel des Invalides est un monument parisien dont la construction fut ordonnée par Louis XIV par l’édit royal du 24 février 1670 pour abriter les invalides de son armée. Napoléon Bonaparte y est enterré. Il est situé dans le 7e arrondissement de Paris. C’est un immense bâtiment avec un dôme en or ; comme le Pont Alexandre qui lui aussi est en partie réalisée avec de l’or. Le Pont Alexandre III permet de franchir la Seine entre le 7e et le 8e arrondissement ; entre la rive sud et la rive nord. Un pont entre la culture et l’économique. Il porte le nom du Tsar de Russie Alexandre III.

8 – Adapté un classique français à l’époque moderne en modifiant le style de l’écriture, le nom des personnages qui serait trop vieillot. Les noms des titres : roi par président, noble par riche, bourgeois par cadre, nègre par noir. Ôter tous éléments qui pourraient faire penser à un temps révolu : notion d’esclavage, de colonisation et les remplacer par mondialisation, relocalisation… D’un chef-d’oeuvre, vous pourrez sans doute en faire un chef-d’oeuvre plus moderne.

II – POÉSIE, NOUVELLE OU ROMAN ?

Vous avez maintenant en votre possession un texte écrit d’une traite sous l’inspiration. Ce texte n’a pas de forme définie. Il s’agit pour le moment d’une suite de phrases qui, rassemblées, forment un paragraphe plus ou moins long. Cela dépend de la densité de l’inspiration été la vôtre.

La seconde étape est donc de savoir quelle forme donner à ce texte : poésie, nouvelle ou roman ???

Pour cela, rien de plus simple il suffit de s’y tenir au schéma narratif qui est le squelette de l’histoire. En absence de schéma narratif, il ne peut y avoir ni nouvelle, ni roman. Il s’agira alors d’un poème. Pour savoir si votre texte écrit sous l’inspiration comporte un schéma narratif, rien de plus simple, posez-vous ces questions :

  • Y-a-t-il une situation initiale ?
  • Y-a-t-il un élément déclencheur ?
  • Quelles sont les péripéties et combien y en a-t-il ?
  • Y-a-t-il un dénouement ?
  • Y-a-t-il une situation finale ?

S’il n’y a pas un élément déclencheur, peu de place pour des péripéties et pas de dénouement ; vous aurez des difficultés à en faire une nouvelle ou un roman. Mais, n’abandonnez pas pour autant votre texte rédigé sous l’inspiration. Faites-en un poème. Comment ? Je vais vous aider… Lisez la suite.

Astuces :

1) Si vous êtes le seul personnage présent dans votre texte, il y a de grandes chances pour que vous ne puissiez en faire qu’un poème.

2) Ne tentez pas de répondre trop rapidement à ces questions. Relisez à plusieurs reprises votre texte, peut-être que l’inspiration était en sommeil et qu’à force de relire le texte elle reviendra. Au bout de quelques jours si elle n’est toujours pas revenue, posez-vous les questions proposées ci-dessus.

3) L’élément déclencheur est vraiment indispensable à la rédaction d’une nouvelle. Petit conseil, si vous ne trouvez pas d’élément déclencheur dans votre texte rédigé sous l’inspiration, essayez d’en insérer un. Si vous n’y arrivez pas, écrivez un poème.

III – Découpage de mon inspiration.

A présent que j’ai mon inspiration et que j’ai déterminé qu’elle possédait le matériel nécessaire pour en faire une nouvelle ; c’est-à-dire que j’ai répondu positivement aux questions du second point, c’est-à-dire à la présence : d’une situation initiale, d’un élément déclencheur, de péripéties, d’une chute et d’une situation finale ; je peux maintenant découper mon texte.

Comment procéder ?

Ben c’est très simple, je vais dans mon inspiration soulignée quatre éléments, à savoir :

  • un élément distinctif d’une situation initiale : la description d’un lieu, d’un personnage, d’une époque, d’un événement ;
  • l’élément déclencheur : la révélation, la découverte ou l’événement qui change la situation initiale ; qui produit un changement dans mon histoire ;
  • un élément distinctif de la chute ;
  • un élément distinctif d’une potentielle situation finale.

Lorsque c’est fait je sépare mes différentes parties à la fin de la phrase comportant chacun de ces éléments. À partir du paragraphe (ou des paragraphes si mon inspiration était importante) ; je vais enrichir pour en construire un récit plus long.

IV – Enrichir les différentes parties obtenues lors du découpage de mon texte d’inspiration.

Je vais maintenant récupérer les paragraphes que j’ai obtenus après découpage et les enrichir.

1 – Comment écrire une nouvelle ? La situation initiale

Pour construire ma situation initiale, je vais approfondir la description de mes personnages, du lieu où débute ma nouvelle, des décors, le moment.

Je commence par décrire, le lieu et l’époque où se déroule mon histoire, car ils auront un impact direct sur les personnages ; leur façon d’être, leur nom, leur tenue vestimentaire. Il faut bien sûr que ce lieu, ce moment, cette époque correspondent à l’histoire globale, pour être sûr que ce soit le cas : référez-vous en permanence à votre inspiration.

A éviter :

  • Eviter de mettre un jeune homme en bombers et en baggy dans une histoire qui se déroule au début du XXe siècle (à part si justement votre nouvelle n’a pas pour but d’être réaliste) ;
  • Eviter, également, de mettre un Indien d’Amérique dans une histoire qui se passe dans l’Afrique du XIXe siècle (à part si justement votre nouvelle n’a pas pour but d’être réaliste) ;

Bref, vous aurez compris votre histoire doit être cohérente.

Pour les personnages, ils sont peu nombreux, le plus simple est de tâcher à les décrire séparément :

  • détail physique (grand, petit, gros, maigre, roux…) ;
  • Patronymique (leur donner un nom…) ;
  • Une tenue vestimentaire pour le plus important, un tic… ;
  • Une classe sociale ;
  • Déterminer le lien entre les différents personnages (frères, cousines, amants, ennemis…)

Les personnages doivent aussi correspondre à l’histoire.

A éviter :

  • Eviter de mettre un président noir dans une nouvelle qui se déroule en France 😉 ;

Lorsque tout ceci est fait, vous avez en main tous les éléments pour faire votre situation initiale, il suffit de les lier entre eux via des connecteurs grammaticaux. Enrichissez plus le texte si ça ne suffit pas.

2 – Comment écrire une nouvelle ? L’élément déclencheur

L’élément déclencheur doit être bien introduit dans le texte. Il est très important, c’est en quelque sorte lui qui va lancer l’histoire. Les péripéties ; le déroulement de l’histoire va directement être introduit par cet élément déclencheur.

À noter que l’élément déclencheur induit aussi, souvent, la forme que prendra votre nouvelle. Ainsi, lorsque l’on a à faire à une nouvelle fantastique, c’est souvent à partir de l’élément déclencheur que l’histoire proprement dite commence à devenir fantastique ; de même pour le registre de l’horreur.

Notez également que l’élément déclencheur n’est pas, nécessairement, surprenant ou de changer brusquement le sens de l’histoire. Au contraire, il peut être simple. Les péripéties servent justement à faire monter, progressivement, l’intensité de l’histoire jusqu’à la chute qui est en quelque sorte le bouquet final.

Le reste de l’histoire dépendra de cet élément déclencheur dans ma nouvelle Jessica et Francine, l’élément déclencheur est la visite d’Olguin chez les parents de Francine. Car, ce moment va amorcer un changement brutal dans la vie de tous les personnages à savoir : le départ de Francine pour la France.

3 – Conseil pour écrire une nouvelle : les péripéties

L’élément déclencheur et la chute sont les deux moments mémorables d’une nouvelle. Le premier parce qu’il enclenche l’histoire, le second parce que c’est la fin de l’histoire. Mais, les péripéties sont la partie de l’histoire la plus longue. Elle occupe 50 à 75% d’une nouvelle. Une construction logique de ce moment de l’histoire est indispensable pour attirer l’intérêt du lecteur et son désir de continuer sa lecture de connaître la chute de la nouvelle qu’il est en train de lire.

Le thème de votre nouvelle va attirer le lecteur, la situation initiale et l’élément déclencheur font grandir son intérêt pour votre nouvelle, mais ce sont les péripéties qui vont faire naître en lui le désir de connaître la fin de la nouvelle et donc le pousser à lire votre nouvelle jusqu’au bout. Il est donc essentiel de bien travailler cette partie.

Moi, je procède, généralement comme suit : j’écris une trame trois, quatre points de repère qui me permettront ensuite de construire autour d’elle. Par exemple, pour Francine et Jessica, mes points de repère étaient : l’arrivée en France (avec notamment la route en taxi) ; l’arrivée dans le pavillon ; la rencontre avec Pépita ; le premier client et le départ pour voir l’Eglise ?

Il faut ensuite rédiger les différentes « séquences » des péripéties de façon chronologique, c’est le meilleur moyen de s’assurer de garder une cohérence dans l’ensemble de la nouvelle.

Après le schéma narratif ; la cohérence générale est l’élément le plus important dans la rédaction d’une nouvelle. Le format court l’impose. S’il y a incohérence dans le texte le lecteur le verra automatiquement et vous le fera payer. Au bout de la troisième incohérence il est fort à parier qu’il arrêtera tout simplement sa lecture.

Pour reprendre l’exemple donné dans Francine et Jessica, je commence par écrire la partie sur l’arrivée en France en reprenant des informations spécifiées dans la situation initiale et dans l’élément déclencheur, de façon à créer cette continuité dans l’histoire et garder cette cohérence ; lorsque je suis satisfait de ma première partie, je passe à la seconde. J’essaie encore de créer un élément connecteur puissant. Ça peut être une référence à un événement passé précédemment dans la nouvelle ou un souvenir de l’héroïne, bien sûr je vais continuer mon histoire en y ajoutant également de nouveaux éléments et je vais de même pour l’ensemble des « séquences » de ma « trame de péripéties ».

Pour récapituler, la rédaction de la partie des péripéties dans une nouvelle implique pour moi :
Des points de repère chronologiques, que j’appelle : « la trame de péripéties » ;

  • La rédaction des péripéties en suivant un ordre chronologique
  • Une obligation de cohérence par rapport au début du texte et entre les différentes péripéties. Cette cohérence peut être introduite par : des souvenirs de l’héroïne ; une référence à un personnage ou un événement passé plus tôt dans la nouvelle ; un connecteur puissant ;
  • Une dernière séquence qui annonce la chute.

4 – Comment écrire une nouvelle ? La chute

La chute, c’est le moment qui fera pleurer, rire, s’émouvoir. C’est l’instant dont le lecteur se rappellera. C’est le moment qui lui fera se dire : c’était une excellente nouvelle ou au contraire : je reste sur ma faim.

Pour moi, il existe deux types de chutes à succès (c’est bien sûr mon avis personnel) :

  • La chute brusque
  • La chute qui donne à réfléchir.

La première parce qu’elle choque et la seconde car elle ne nous quitte pas quand on a fini la nouvelle. Elle nous travaille encore après et nous donne à réfléchir.

A – La chute brusque

La chute brusque pour faire son effet doit surprendre uniquement par l’intensité qu’elle génère chez le lecteur. Elle ne doit SURTOUT PAS venir de nulle part. Dans ma nouvelle, Nubie la chute est brusque dans le sens où le lecteur ne se doute pas de ce qu’y va se passer avant que cela ne se passe. On apprend en 10 lignes maximum un dénouement qui aura des conséquences fortes sur la vie de notre héroïne sans qu’il n’ait été amené au préalable. Mais, elle reste logique et cohérente. On ne s’y attend pas, mais après l’avoir lu ; on se dit : j’aurais fait la même chose ; je la comprends.

B – La chute qui donne à réfléchir

Dans le deuxième cas, c’est-à-dire celui d’une chute qui donne à réfléchir, c’est différent. L’ensemble de la nouvelle doit amener à cette chute. Pire, la nouvelle doit être écrite autour de cette chute. L’idée du nouvelliste est de donner à réfléchir. Il veut mettre en avant une idée, un point. Il doit donc se focaliser sur ce point et cette mise en avant. Il doit penser à l’ensemble des trames de sa nouvelle dans le viseur de cette chute.

5 – Comment écrire une nouvelle ? La situation finale

La situation finale découle directement de la chute, il est indispensable qu’il y ait une cohérence totale entre ces deux moments. La situation finale doit être le résultat de la chute. Par exemple dans ma nouvelle Nubie la situation finale est le résultat de sa prise de décision implicite dans le texte.
La situation finale donne son sens à la chute. Dans la nouvelle Boule de Suif de Guy de Maupassant, la situation finale : Boule de Suif qui pleure découle directement du fait qu’elle a cédé à la demande de l’officier Allemand.

Max Brun
Suivez-moi
Les derniers articles par Max Brun (tout voir)