Nadja d’André Breton : introduction

Découvrez notre chronique rédigée par Max Antoine BRUN sur le livre Nadja d’André Breton.

André Breton : biographie

André Breton est un poète et écrivain français né le 19 février 1986 et mort le 28 septembre 1966. Il est connu pour être celui qui a théorisé le mouvement surréaliste et l’a animé pendant des années. Rappelons que ce mouvement regroupe des auteurs telles que : Aimé Césaire, Paul Éluard, Philippe Soupault, Louis Aragon ou encore des figures plus classiques tels que : Arthur Rimbaud, Alfred Jarry et Lautréamont.  Un mouvement d’une grande importance donc dans la littérature française. André Breton est notamment l’auteur de L’Amour fou, publié en 1937 et de Nadja publié lui en 1928.

Nadja : présentation

Nadja (1928), le deuxième livre publié par André Breton, est l’une des œuvres emblématiques du mouvement surréaliste français. Cela commence par la question « Qui suis-je? »

Il s’agit en fait d’un compte-rendu le plus fidèle possible (c’est-à-dire sans essayer de donner un style au texte, sans trop le travailler) de la rencontre et de 9 jours passés par Breton avec une jeune femme nommée Léona Delacourt, mais qui se surnommait elle-même Nadja (car c’est le commencement du mot espérance en russe et que ce n’est que le commencement) d’où le nom du livre. Le livre est présumé être une description semi-autobiographique de sa relation avec un homme fou.

Le livre comporte de nombreuses références à Paris, mais également aux auteurs que côtoyait André Breton à l’époque à savoir : Paul Eluard, Philippe Soupault, Benjamin Péret. Mais aussi des peintres, tel que Picasso par exemple.

Autres œuvres d’André BRETON :

  • L’Amour fou (1937) ;
  • Le manifeste du surréalisme (1924 – 1930) ;
  • Les champs magnétiques (1919) ;
  • Anthologie de l’humour noir (1940 – 1950) ;
  • Le surréalisme et la peinture (1928 – 1965).

Nadja : résumé

Dans la première partie de Nadja, André Breton nous promène dans Paris, il décrit ses journées, ses rencontres : avec Paul Eluard, Benjamin Péret, Louis Aragon. Il nous invite à une pièce de Théâtre à laquelle il assiste avant la rencontre avec Nadja. Cette partie du roman est une façon d’introduire Nadja, mais est riche en renseignements sur une époque, sur des acteurs importants de cette époque (notamment littéraire) et enfin, de connaître les appréciations d’André Breton sur Paris : ses monuments, ses rues, sa population.

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Dans cette seconde partie de Nadja commence avec la rencontre avec Nadja. Le premier jour qu’il se voit dans la rue ; elle vient en face de lui pauvrement vêtue. Cette partie s’attarde bien sûr énormément sur les moments vécus avec Nadja, sur la personnalité de cette femme, sur son histoire. Le principale intérêt de cette partie, qui est le centre de l’œuvre est de permettre à l’auteur de se faire sa propre idée sur Nadja.

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Cette troisième partie de Nadja commence alors qu’André Breton apprend que Nadja est folle. Elle va être enfermée, entrer dans un hôpital psychiatrique. Tout l’intérêt de cette partie est de questionner le rapport à la folie. Quand peut-on dire que quelqu’un est fou et l’enfermer dans un hôpital psychiatrique pour cette raison ? L’auteur prend trois exemples forts : n’a-t-on pas enfermé Sade, Nietzche et Baudelaire ? Et la liste pourrait être plus longue.

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Nadja : avis

Ce livre me fait l’effet de quelqu’un qui se balade avec un cahier et note ses impressions, ce qu’il voit et parfois ce qu’il entend en vue de ne pas les oublier. Du moins, note-t-il ce qu’il n’aimerait pas oublier.

Nadja d’André Breton est un livre, tout comme « Paris est une fête » d’Ernest Hemingway qui nous replonge dans  le Paris du début du XXe siècle. Le livre étant écrit dans un style à la limite de l’écriture automatique ou du moins dans celle d’un compte-rendu ; sans travail de style ou de forme prononcée, on est vraiment convié par André Breton dans une visite en temps réelle de la capitale et des gens qui la compose. Bien sûr, il s’agit d’amis ou connaissances de d’André Breton ; dont Nadja elle-même. Bien sûr parmi ces connaissances force et de constater que ce sont tout de même les plus célèbres qui reviennent, mais Breton parle honnêtement, sans essayer d’embellir la situation ayant émaillé ses journées ces 10 jours.

Le livre comporte aussi quelques photos qui illustrent certains des passages.

André Breton nous donne également ses opinions : son Amour pour la ville de Nantes, qu’il compare à Paris : « …où certains regards brulent pour eux-mêmes… ». Son avis sur la porte de Saint-Denis et sur le jardin des Tuileries.

Il existe un beau passage sur Rimbaud et le marché aux puces de Saint-Ouen, où il rencontre une dénommée Fanny Beznos qui elle aussi est fascinée par Rimbaud.

Enfin, on y découvre des opinions sur le travail, la vie, l’art parfois tranchées, parfois moins.

Je recommande vivement ce livre : un vrai condensé d’humanité !

Incipit de l’oeuvre : Nadja

« Qui suis-je ? »

10 citations tirées du livre Nadja d’André Breton

Citations de la partie 1 de Nadja

  • « Rien ne me subjugue tant que la disparition de Lautréamont derrière son œuvre… »
  • « Nantes : peut-être avec Paris la seule ville de France où j’ai l’impression que peut m’arriver quelque chose qui en vaut la peine…»
  • « Le pouvoir d’incantation que Rimbaud exerça sur moi vers 1915 et qui, depuis lors, s’est quintessencié en de rares poèmes comme Dévotion…»
  • « Mais j’anticipe, car c’est peut-être là, par-dessus tout, ce qu’à son temps m’a fait comprendre et ce qui justifie, sans plus tarder ici, l’entrée en scène de Nadja.»

 

Citations de la partie 2 de Nadja

  • « Tout à coup alors qu’elle est peut-être encore à dix pas de moi, venant en sens inverse, je vois une jeune femme, très pauvrement vêtue, qui elle aussi, me voit ou m’a vu. »
  • « Pour la ramener à moi, je lui dis un poème de Baudelaire, mais les inflexions de ma voix lui cause une nouvelle frayeur,  aggravée du souvenir qu’elle garde du baiser de tout à l’heure : « un baiser dans lequel il y a une menace ».»
  • « Nadja a téléphoné en mon absence. »
  • « Nous tournons par la rue de la Seine, Nadja résistant à aller en ligne droite. Elle est de nouveau distraite et me dit suivre sur le ciel un éclair que trace lentement une main. »

 

Citations de la partie 3 de Nadja

  • « On est venue, il y a quelques mois m’apprendre que Nadja était folle. »
  • « Ils ont enfermé Sade ; ils ont enfermé Nietzche ; ils ont enfermé Baudelaire. »

10 lieux présents dans le livre  Nadja d’André Breton

L’église Notre-Dame-des-Lorettes où a habité Nadja.

Hôtel du Théâtre, rue de Chéroy face à l’entrée des artistes du théâtre des Arts du boulevard des Batignolles.

Hôtel des Grands Hommes, place du Panthéon ou André Breton habitait vers 1818.

Statue d’Etienne Dolet, Place Maubert. Statue qui a toujours fasciné André Breton, « tout ensemble attiré et causé un insupportable malaise.

Porte Saint-Denis qu’il trouve à la fois très belle et très inutile.

Marché Saint-Ouen où André Breton rencontre une dénommée Fanny Beznos qui elle aussi est fascinée par Rimbaud.

Rue Lafayette où il allait devant la vitrine de l’Humanité c’est d’ailleurs là qu’il rencontre Nadja.

Jardin des Tuileries où Nadja compare leur pensée à un jet d’eau : « Vois comme elles partent toutes, jusqu’où elles s’élèvent et comme c’est encore plus jolie quand elles retombent. »

Rue Saint Georges où il voit Nadja la seconde fois.

A la Nouvelle France.

Remarques d’André Breton sur son oeuvre : Nadja

La dernière phrase du livre (« La beauté sera CONVULSIVE ou ne sera pas du tout ») a fourni le titre du concerto pour flûte de Pierre Boulez … explosante-fixe ….

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Max Brun
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