L’Odeur du café de Dany Laferrière : introduction

Découvrez la chronique rédigée par Marion Robinel sur le livre L’Odeur du café de Dany Laferrière.

Dany Laferrière : biographie

Dany Laferrière est un homme de lettres très talentueux souvent récompensé pour ses œuvres. De son vrai nom Windsor Klébert Laferrière, il est né le 13 avril 1953 à Port-au-Prince en Haïti et vit à Montréal, au Québec.

Cet écrivain et scénariste reçoit plusieurs prix pour son roman L’Énigme du retour dont le prix Médicis en 2009 ou encore le prix international de littérature en 2014, décerné par la Maison des cultures du monde. Suite à l’exil de son père au Québec pour raisons politiques (il est opposant au régime dictatorial de François Duvalier) et par peur de représailles, sa mère le confie à sa grand-mère Da à l’âge de quatre ans, qui vit à Petit-Goâve. Il retourne ensuite vivre chez sa mère où il fait ses études secondaires et devient chroniqueur à l’hebdomadaire Le Petit Samedi soir. L’assassinat de son ami journaliste par les Tontons Macoute (membres de la milice paramilitaire) le pousse à fuir le pays du jour au lendemain sans prévenir personne, par peur d’être le prochain sur la liste. C’est ainsi qu’il part s’installer à Montréal.

L’auteur est révélé au public avec sa première œuvre en 1985, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer. Le roman est traduit en plusieurs langues et adapté au cinéma ; la première œuvre d’une liste prestigieuse. L’un de ses romans, L’Odeur du café, nous raconte son enfance dans la maison familiale de ses
grands-parents, auprès de sa mère et de ses tantes.

L’Odeur du café : présentation

Rendez-vous au 88 Rue Lamarre.
Bienvenue chez Da, une femme adorable, généreuse et courageuse qui distribue du
café à tous les voisins du quartier. Nous sommes à petit-Goâve, une commune d’Haïti dans laquelle l’auteur, Dany Laferrière a vécu sa plus tendre enfance. Il n’avait que quatre ans lorsqu’il est arrivé chez sa grand-mère, Da. Au moment du récit, il a dix ans. Il s’agit de sa dernière année auprès de sa grand-mère avant de retourner vivre avec sa mère. Sa grand-mère est son modèle : il l’admire, l’adore et la respecte. Découvrez la vie en Haïti, dans une commune où tous les voisins se connaissent et partagent tout, à travers les yeux d’un enfant de dix ans.

Autres œuvres de Dany Laferrière :

  • Le goût des jeunes filles (1991)
  • L’énigme du retour (2009)
  • Journal d’un écrivain en pyjama (2013)
  • Le cri des oiseaux fous (2000)
  • Vers le sud (2006)
  • Pays sans chapeau (2018)
  • Vers d’autres rives (2019)

L’Odeur du café : résumé

L’auteur raconte son enfance avec sa grand-mère, Da, son grand-père, sa mère Marie et ses quatre tantes. La petite famille vit à Petit-Goâve, en Haïti. Il est alors âgé de dix ans et découvre chaque jour de nouvelles choses. Il fait ses propres expériences, observe tout et tout le monde : les voisins qui s’éclipsent rapidement quand sa grand-mère ne peut pas leur payer le café, les mouches envahissantes qui se posent sur les animaux, les chevaux blessés et épuisés des paysans dans le parc communal, les fourmis courant partout dans la galerie… Il grandit à travers les histoires des voisins, les rumeurs qui courent à droite et à gauche, les aventures avec ses amis de l’école.

Dany Laferrière évoque les choses, les endroits, les personnes et les animaux qui ont marqué son enfance, de près ou de loin : leur chien, le paysage, la mer, le vent. Il nous livre tout sans retenue et nous confie tout ce qu’il a observé, tout ce qui a compté pour lui et lui a permis de se construire. Tout est important quand on est enfant, chaque geste, chaque mot et chaque élément du décor apporte sa pièce au puzzle. Tout fait partie de lui.

Laferrière rend hommage à chaque membre de sa famille, notamment sa grand-mère qui lui a apporté beaucoup. Il rend également hommage à ses voisins et à son pays natal. Ce récit d’enfance a lieu en 1963, une année qui marque un tournant dans sa vie puisqu’il s’agit de ses derniers moments dans le quartier de Petit-Goâve, dans la maison de sa grand-mère.

L’Odeur du café : avis

L'Odeur de café de Dany Laferrière

L’Odeur de café de Dany Laferrière

Le seul titre de ce récit d’enfance
est intriguant. Comment concevoir que le café puisse avoir autant d’importance pour un enfant de dix ans ? Puis, dès les premières lignes, l’amour et l’admiration de l’auteur pour sa grand-mère Da explique tout. Elle partage avec tout le monde le café des Palmes dont elle fait l’acquisition chaque semaine. Et son grand-père, l’autorité et la terreur incarnée qui impose ses règles dans sa maison, sa mère et ses tantes, une petite bande pleine d’idées fantaisistes… Tant d’amour, de tendresse et de bienveillance dans lesquelles l’auteur a grandi et qu’il tient à partager avec nous. Da est décrite comme une femme exceptionnelle, par sa force de caractère, son amour inconditionnel et son cœur, offert et ouvert à tous.

Dany Laferrière nous invite dans un beau voyage au cœur de sa douce enfance. Il nous révèle ses peines, ses joies, ses peurs et ses rêves. Ce récit m’a beaucoup touchée car il montre l’importance de la famille dans sa vie et de la bienveillance dans les relations humaines. Un adage dit que lorsque vous dégagez de bonnes ondes, les bonnes ondes reviennent toujours vers vous. Je ne sais pas pour vous, mais moi, j’y crois.

Incipit de l’oeuvre : L’Odeur du café

« J’ai passé mon enfance à Petit-Goâve, à quelques kilomètres de Port-au-Prince. »

10 citations tirées du livre : L’Odeur du café caressant l’enfance de l’auteur

  • “Je n’ai qu’à me tourner pour voir un soleil rouge plonger doucement dans la mer turquoise.” Page 14
  • “Des fois, elle me donne l’impression d’être un cerf-volant au-dessus des arbres.” Page 17
  • “Da n’a peur de rien.” Page 21
  • “On dirait qu’elle essayait de compter les étoiles.” Page 22
  • “Da boit son café. J’observe les fourmis. Le temps n’existe pas.” Page 23
  • “ Personne ne doit être puni deux fois pour la même faute. Page 27
  • “Mon cœur bat plus vite chaque fois que je vois passer nos sacs de café. Ils ont un ruban jaune.” Page 30
  • “La mort c’est le repos éternel.” Page 59
  • “Les Haïtiens pensent toujours qu’ils sont les meilleurs en tout, même dans le mal.” Page 61
  • “Selon Da, on est vraiment mort quand il n’y a personne pour se rappeler notre nom sur cette terre.” Page 85

5 lieux dans L’Odeur du café marqués par le souvenir
d’une belle enfance

– Passez une enfance à Petit-Goâve.

Grimpez la rue Lamarre et découvrez la maison accueillante de Da.

Echappez-vous avec Dany jusqu’en Petite-Guinée sur une bicyclette volée.

Jouez au football avec les enfants au parc communal.

Admirez les sacs de café exposés par les marchands dans la grande salle. Sympathisez avec les voisins chaleureux de Petit-Goâve.

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Marion Robinel