L’ode est un petit poème lyrique écrit dans le but d’être chanté. Le poète y célèbre les sentiments les plus intimes de son âme.
En général, l’ode est composée de stances ou strophes presque toujours semblables ou symétriques, c’est-à-dire qu’elles comportent le même nombre de vers et de syllabes.
ode
Ode, origine grecque
Dans la littérature grecque, une ode, du grec ὠδή (chant), est un poème lyrique généralement en 7 strophes de 5 vers en décasyllabes, accompagné de musique. Par extension, une ode est un poème célébrant un personnage ou un événement : un vainqueur des Jeux olympiques, par exemple.
Une ode peut aussi être triste, relatant un amour perdu ou un simple désespoir face à un monde en détresse. C’est un genre élevé, l’équivalent poétique de l’épopée.
ode
Petite histoire des odes
À la suite du poète grec Pindare, Horace, poète latin, a pratiqué ce genre dans ses Odes.
C’est Ronsard qui, appliquant à la lettre le programme fixé par la Pléiade dans la Défense et illustration de la langue française, introduisit le premier ce nom dans la langue française. « Nous introduisismes, dit Pasquier, entre autres nouvelles espèces de poésie, les odes dont nous empruntasmes la façon des Grecs et des Latins. » Le xvie siècle s’appliqua surtout à copier l’ode pindarique. C’est celle que Malherbe cultivera et dont Boileau donna les règles, en proclamant qu’elle est à peine susceptible d’en recevoir.
Poètes :
- Max Brun, poète français, XXIe siècle
- Horace, poète grec, Ier siècle avant JC
- John Keats, poète anglais, XIXe siècle
Exemple :
UNE SAGA ANTILLAISE
Foyer de grâce et de beauté.
Femmes créoles
Gardiennes du rêve antillais.
Femmes créoles
Nous avons quitté le doux grand pays
Dis au-revoir aux nègres de l’ouest.
Nous nous sommes battus, avons subis,
Avons pleurés, sommes morts, sommes nés
Et l’orgueil de notre destin, sans doute,
S’est éveillé dans cette traversée.
Vous rappelez-vous ces voiles, si lourdes
Protectrices de notre traversée ?
Avez-vous oubliez le grand pays ?
Savez-vous, sincèrement, qui vous êtes ?
La liberté n’est pas une maitresse aisée.
Nous n’irons pas à l’intérieur de ces terres,
Où certains ont perdu toute leur fierté.
Non ! Allons plutôt ensemble. Que je t’emmène
Je t’emmènerai, voir le secret des hommes
De loi, des hommes fous des hommes libres.
Les chiens créoles, leurs cris ne me font pas peur.
Ainsi, je contournerai tout empli d’ardeur
La rivière pourpre et ils ne me verront pas.
Rappelles-toi ce jeu que nous adorions faire.
Je tournais, si longuement, dans ma propre tête…
Ainsi, revoir ma grande ombre en pleine tempête
Et en ces doux temps-là, comme tu étais belle.
Ne t’en fais pas ! Tu es belle, toujours, à l’instant.
Nous sommes partis depuis plusieurs années.
Et avons pris la mer depuis bien trop longtemps.
Alors, devons-nous nous rendre ? Capitulés ?
Heures de grâce…
BRUN, Max. « Une Saga Antillaise » est tiré de Epopée créole et odes antillaises, en cours d’édition.
ode
Hymne ou Ode ?
Les noms hymne et ode ont de nombreux points communs. Nous les avons empruntés l’un et l’autre du grec, par l’intermédiaire du latin. Le premier vient de hymnos, qui désignait un chant en l’honneur d’un dieu ou d’un héros, par l’intermédiaire du latin chrétien hymnus, désignant un chant en l’honneur de Dieu ; le second vient de ôdê, « chant », par l’intermédiaire de oda. Ils sont donc très proches par le sens et ont aussi la particularité de commencer, le premier par un h muet, le second par une voyelle, ce qui fait que, devant l’un et l’autre, l’article défini s’élide en l’ et n’indique plus leur genre grammatical : ce point est souvent cause d’hésitations, voire d’erreurs. Rappelons alors qu’ode, dont Ronsard, si l’on en croit l’« Épître au lecteur » de ses Odes, pensait avoir introduit le nom en français (« Et osay le premier des nostres enrichir ma langue de ce nom d’ode »), est féminin, comme en témoigne cet extrait du Dialogue des morts, de Fénelon : « Vos odes sont tendres, gracieuses, souvent véhémentes. » En revanche, hymne est masculin, quand bien même il s’est d’abord rencontré au féminin dans notre langue et s’emploie encore ainsi dans l’Église latine et les Églises d’Orient, pour désigner un chant solennel qui fait partie de l’office ou accompagne certaines processions.
- Acrostiche - 18 octobre 2022
- La ballade - 18 octobre 2022
- Lai - 18 octobre 2022