Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire : introduction

Découvrez la chronique rédigée par Max Antoine Brun sur le l’oeuvre Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire.

Les Fleurs du mal, Paris, Revue des deux Mondes, 1855
Les Fleurs du mal, Paris, Poulet-Malassis et De Broise, 1re éd., 1857
Les Fleurs du mal, Paris, Poulet-Malassis et De Broise, 2e éd., 1861
Les Fleurs du mal, Paris, Michel Lévy frères, 3e éd., 1868
Baudelaire, Œuvres complètes, tome 1, Bibliothèque de la Pléiade, Éditions Gallimard, Paris, 1975 ; préface et notes de Claude Pichois.

Charles Baudelaire : biographie

Charles Pierre Baudelaire est né le 9 avril 1821 – 31 août 1867 à Paris et décédé le 31 août 1867 à Paris. Charles Baudelaire est reconnu depuis son vivant comme l’un des plus grands poètes français. Il était, également, essayiste, critique d’art et traducteur pionnier d’Edgar Allan Poe.

Son œuvre la plus célèbre reste le livre de poésie lyrique intitulé Les Fleurs du mal. Les Fleurs du mal exprime la nature changeante de la beauté dans le Paris en pleine période d’industrialisation (milieu du XIXe siècle). Le style très original de la poésie en prose de Baudelaire a influencé toute une génération de poètes, dont Paul Verlaine, Arthur Rimbaud et Stéphane Mallarmé, entre autres. Il est reconnu pour avoir inventé le terme de «modernité» (modernité) pour désigner l’expérience éphémère de la vie dans une métropole urbaine, et la responsabilité de l’expression artistique pour capturer cette expérience.

Les Fleurs du mal : présentation

Les Fleurs du mal est un volume de poésie française de Charles Baudelaire. Publié pour la première fois en 1857. Les poèmes traitent de thèmes liés à la décadence et à l’érotisme.

La publication initiale du livre a été organisée en six sections thématiques séparées:

  • Spleen et Idéal ;
  • Tableaux parisiens ;
  • Le Vin ;
  • Fleurs du mal ;
  • Révolte ;
  • La Mort.

Baudelaire a dédié le livre au poète Théophile Gautier, le décrivant comme un parfait magicien des lettres françaises (« un parfait magicien des lettres françaises »).

Charles Baudelaire ainsi que son éditeur ont été poursuivis à la sortie de la première édition de Les Fleurs du mal. La France était alors sous le régime du Second Empire, le motif de la procédure judiciaire fut l’outrage aux bonnes mœurs. À la suite de ces poursuites, Baudelaire a été condamné à une amende de 300 francs. Six poèmes de l’œuvre ont été supprimés et l’interdiction de leur publication n’a été levée en France qu’en 1949.

Ces poèmes étaient :

  • Lesbos ;
  • Femmes damnées (À la pâle clarté) ;
  • Le Léthé ;
  • «À celle qui est trop gaie» ;
  • Les Bijoux ;
  • et Les « Métamorphoses du Vampire ».

Ces derniers ont ensuite été publiés à Bruxelles dans un petit volume intitulé Les Épaves.

Autres œuvres de Charles Baudelaire :

• La Fanfarlo, 1847 ;
• Les paradis artificiels, 1860 ;
• Réflexions sur Quelques-uns de mes Contemporains, 1861 ;
• Le Peintre de la Vie Moderne, 1863 ;
• Curiosités Esthétiques, 1868 ;
• L’art romantique, 1868 ;
• Le Spleen de Paris, 1869.

Le poème de Les Fleurs du mal : La chevelure

Ô toison, moutonnant jusque sur l’encolure !
Ô boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir !
Extase ! Pour peupler ce soir l’alcôve obscure
Des souvenirs dormant dans cette chevelure,
Je la veux agiter dans l’air comme un mouchoir !

La langoureuse Asie et la brûlante Afrique,
Tout un monde lointain, absent, presque défunt,
Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique !
Comme d’autres esprits voguent sur la musique,
Le mien, ô mon amour ! nage sur ton parfum.

J’irai là-bas où l’arbre et l’homme, pleins de sève,
Se pâment longuement sous l’ardeur des climats ;
Fortes tresses, soyez la houle qui m’enlève !
Tu contiens, mer d’ébène, un éblouissant rêve
De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts :

Un port retentissant où mon âme peut boire
A grands flots le parfum, le son et la couleur ;
Où les vaisseaux, glissant dans l’or et dans la moire,
Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire
D’un ciel pur où frémit l’éternelle chaleur.

Je plongerai ma tête amoureuse d’ivresse
Dans ce noir océan où l’autre est enfermé ;
Et mon esprit subtil que le roulis caresse
Saura vous retrouver, ô féconde paresse,
Infinis bercements du loisir embaumé !

Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues,
Vous me rendez l’azur du ciel immense et rond ;
Sur les bords duvetés de vos mèches tordues
Je m’enivre ardemment des senteurs confondues
De l’huile de coco, du musc et du goudron.

Longtemps ! toujours ! ma main dans ta crinière lourde
Sèmera le rubis, la perle et le saphir,
Afin qu’à mon désir tu ne sois jamais sourde !
N’es-tu pas l’oasis où je rêve, et la gourde
Où je hume à longs traits le vin du souvenir ?

Les Fleurs du mal : avis

Le recueil Les Fleurs du mal contient 127 poèmes, je ne les ai pas tous lus. Mais, l’ensemble des poèmes que je lus sont parfaits. Charles Baudelaire est le maître incontesté de la forme fixe en qualité et en quantité. C’est, à mes yeux, ce qui fait sa force et son autorité dans la littérature française, il est le poète qui s’est le plus voué à son art, autrement impossible d’écrire autant et avec autant de qualité et de respect parfait des règles poétiques.

Prenons le poème : « La chevelure »

Dans ce poème tiré de Les Fleurs du mal (que vous avez lu plus haut) ; le rythme (complexe) est contant dans tout le poème. Il s’agit de quintils en Alexandrins composés de deux hémistiches dont le premier est formé de deux temps métriques de 2 syllabes et le second d’un temps de six syllabes. C’est une danse, une danse durant laquelle on peut fermer les yeux et se laisser conduire ; on ne risque rien. Et c’est comme ça pour l’ensemble des poèmes du recueil.

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Max Brun
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