La Case de l’oncle Tom, 1967, Edition Folio

La Case de l’oncle Tom d’Elizabeth Harriet Beecher-Stowe : introduction

Découvrez la chronique rédigée par Marion Robinel sur le livre La Case de l’oncle Tom d’Elizabeth Harriet Beecher-Stowe.

Elizabeth Harriet Beecher-Stowe : biographie

Elizabeth Harriet Beecher-Stowe est née le 14 juin 1811 à Lichfield. Cette femme de lettres américaine est une abolitionniste très engagée. Fille du pasteur calviniste Lyman Beecher, elle reçoit une éducation stricte et religieuse. Elle épouse en 1836 le pasteur Calvin Stowe avec qui elle lutte contre l’esclavagisme. Ces idées, déclarées et assumées, obligent le couple à quitter Cincinnati pour le Maine. En effet, les tensions entre les abolitionnistes et les esclavagistes sont à leur paroxysme.

C’est alors transcendée par une soif de justice et d’abolition qu’elle écrit La case de l’oncle Tom qui sera publié pour la première fois en 1852. Le roman connaît directement un grand succès; c’est d’ailleurs le roman le plus vendu du XIXe siècle et le livre le plus vendu après La Bible.

Harriet Beecher-Stowe a écrit d’autres ouvrages : des romans, des mémoires de voyages, des collections d’articles et de lettres. Elle a d’ailleurs écrit une suite à La case de l’oncle Tom en 1856, Dred, histoire du grand marais maudit. La case de l’oncle Tom a eu un impact sans précédent sur l’état d’esprit général au sujet de l’esclavage et des Afro-Américains. C’est grâce à cet ouvrage que l’écrivaine s’est fait connaître à l’échelle mondiale. Cet incontournable a déchaîné les Etats-Unis et incarné le combat de tous les abolitionnistes.

La Case de l’oncle Tom : présentation

Écrit par l’abolitionniste Harriet Beecher-Stowe, ce livre retrace les aventures d’oncle Tom, un esclave loyal et bienveillant vendu par son maître, monsieur Shelby suite à une accumulation de dettes. Il est vendu en même temps que le petit Henry, le fils d’Elisa, elle aussi esclave dans la propriété Shelby. Si Tom est arraché à sa famille et passe de maître en maître, Elisa, elle, fuit avec son enfant vers le Canada et refuse de se séparer de son enfant.

Publié peu après l’abolition, ce livre a contribué aux tensions qui ont menées à la guerre de Sécession qui, rappelons-le, a opposé les États abolitionnistes aux États dits esclavagistes. C’est vous dire le succès et l’importance de cette fiction, les valeurs et les problématiques qui sont dénoncées et mises en évidence ainsi que l’opinion on ne peut plus engagée de l’auteur. Découvrez sans plus attendre un des livres antiesclavagistes les plus importants de l’histoire.

Autres œuvres d’Elizabeth Harriet Beecher-Stowe :

• Fleur de mai, 1843
• Dred, histoire du grand marais maudit, 1856
• La fiancée du ministre, 1859
• Woman in Sacred History, 1873
• Life of Harriet Beecher Stowe, 1890
• Queer Little Folks, 1897

La Case de l’oncle Tom : résumé

Monsieur Shelby est un propriétaire possédant des terres et des esclaves dans le Kentucky du XIXe siècle. Croulant sous les dettes, il est contraint de vendre oncle Tom, son esclave le plus loyal et le plus bienveillant, ainsi que le petit Henry, le fils de son esclave Elisa. Ayant vent de cette conversation, Elisa s’enfuit avec son enfant vers le Canada où elle espère trouver la liberté et une vie plus clémente. Le cœur battant et brûlant de protéger son enfant, elle fait la rencontre de personnes bienveillantes qui l’aident dans son périple. Tom, lui, est embarqué par le marchand et vendu à la famille Saint-Clare grâce à la bienveillance d’Evangeline, une petite fille qui supplie son père de l’acheter car elle veut “le rendre heureux ».

Les années passent et nous suivons les aventures de ces personnages, de leurs maîtres, leurs anciens maîtres, leurs poursuivants et des familles qui les accueillent et les aident. Monsieur Shelby parvient-il à racheter l’oncle Tom comme il le lui avait promis ? Elisa et sa famille parviennent-ils à gagner le Canada et à vivre libres et heureux ? Liberté, prison, envol, chaînes, enclaves, délivrance, amour, haine, cruauté, bienveillance… Vous découvrirez les combats d’hommes, et de femmes, plongerez dans la vie quotidienne de maîtres, d’esclaves et de personnes jouant un rôle phare dans la traite négrière.

Ce livre retrace la vie difficile des esclaves mais aussi de nombreuses personnes contraintes de vivre régies par un système, la traite noire, qu’ils ne cautionnent pas et qui les répugnent.

Tout en dénonçant les injustices de l’esclavage, ce récit historique ouvre les yeux sur l’amour et la bienveillance qui peuvent sauver des vies et changer totalement l’existence d’une personne. Plus qu’une émotion, l’amour est un devoir, il nous délivre et nous sauve.

Entre divergences d’opinions, luttes pour défendre ceux que l’on aime, discours pour revendiquer ses droits ou prôner ses valeurs, La case de l’oncle Tom est un chef d’œuvre que vous n’êtes pas prêts d’oublier.

La Case de l’oncle Tom : avis

Nous embarquons dès le début dans les aventures de Tom et d’Elisa. Le livre débute avec la vente de Tom et du petit Henry. Elisa fuit la propriété de ses maîtres pour sauver son fils, Tom respecte docilement le choix de Monsieur Shelby et, séparé de sa femme et de ses enfants, leur fait douloureusement ses adieux. De la tristesse, de l’injustice, de l’amour, c’est ce que nous ressentons dès les premières lignes du roman.

J’ai été touchée par l’amour maternel d’Elisa pour son enfant. Se battant comme une lionne pour protéger son fils, elle ne recule devant rien. La mort elle-même semble reculer devant sa détermination. Oncle Tom est un personnage très attachant incarnant la bonté, la bienveillance et la loyauté. Aussi différents soient-ils, les parcours de ces deux personnages se ressemblent. Ils rencontrent chacun de leur côté des gens bienveillants qui les aident dans leur périple. J’ai été en haleine jusqu’à la fin, espérant de toutes mes forces qu’Elisa et sa famille seront enfin libres, espérant que Tom retrouve sa famille et qu’il soit, lui aussi, affranchi, comme le lui avait promis son ancien maître monsieur Shelby.

Ce livre a parfois été difficile à lire car il n’a rien de fictif. Une histoire comme celle-ci, on ne saurait dire combien ont vu le jour et combien ont eu une fin tragique. Les personnages de ce roman sont-ils promis à un avenir tout aussi sombre ou parviendront-ils à s’en sortir ? C’est tiraillée par une réalité injuste, insurgée face à des massacres et des tortures qui étaient normales à cette époque et galvanisée par une soif de justice, d’amour et de bienveillance que j’ai lu ce livre.

Ce roman m’a tantôt révoltée, tantôt fait réfléchir sur le chemin que l’humanité a parcouru depuis l’abolition de l’esclavage au milieu du XIXe siècle. Avec du recul, on se rend compte que c’était il y a moins de deux cents ans. La case de l’oncle Tom rappelle à travers des faits marquants qu’il existe des personnes bienveillantes en tout temps, que ce soit du côté des maîtres ou du côté des esclaves.

Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce livre. J’ai été entraînée dès les premiers mots dans les tourments de ces personnages. Les aventures et les rencontres s’enchaînent, on n’a pas le temps de s’ennuyer. Les personnages sont attachants et nous vivons avec Tom et la famille d’Elisa leur combat pour la liberté.

9 citations révélant la vie brisée des esclaves dans La Case de l’Oncle Tom

  1. L’esclave George à son épouse Elisa : « Pourquoi m’avez-vous connu ? Vous auriez pu être heureuse ! » Page 28
  2. « A quoi bon la vie ? Je voudrais être mort ! » Page 28
  3. « Je serai libre ou mort. » Page 32
  4. Mme Shelby à son mari : « Malédiction sur l’esclavage ! … J’étais folle de penser que je pouvais faire quelque chose de bon avec ce mal mortel … » Page 45
  5. « Elisa était assise auprès du feu, elle regardait fixement la flamme avec cette expression calme, indice d’un cœur brisé. » Page 85
  6. « Elle en était arrivée à ce point de douleur où la source des larmes est tarie. » Page 87
  7. « Son désespoir n’était si calme qu’à force d’être profond. » Page 88
  8. Au sujet de l’esclave Elisa : « Il était facile de voir combien ce jeune cœur était devenu ferme et vaillant sous l’austère discipline du malheur. » Page 112
  9. « Mon maître me dit que j’irai en enfer : je lui réponds que j’y suis déjà. » Page 209

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Marion Robinel