La Bhagavad Gîtâ, partie centrale du poème épique Mahabharata, texte fondamentale de l’Hindouisme, rédigé entre le Ve et le IIe siècle av JC.

La Bhagavad Gîtâ – Présentation

La Bhagavad Gîtâ est un terme sanskrit se traduisant littéralement par « chant du Bienheureux » ou « Chant du Seigneur ». Il s’agit d’un des écrits fondamentaux de la religion Hindouiste. C’est la partie centrale du poème épique : Mahabharata.

Vous l’aurez compris ce texte contient une forte dimension spirituelle. Il relate les tourments d’Arjuna un prince guerrier en proie à un doute profond et de Krishna 8e avatar de Vishnou.

Je ne vais pas m’éterniser sur tout ce qu’il y a autour de ce livre. Je partage ce dossier mêlant résumé, avis, analyse et application des différents chapitres de La Bhagavad Gîtâ pour transmettre tout ce que ce livre m’apporte au quotidien.

La Bhagavad Gîtâ est pour moi presqu’un livre de chevet. L’enseignement millénaire qui s’y trouve me permet d’être en phase avec moi-même et d’atteindre une relative paix intérieure qui se projette dans l’ensemble des dimensions de ma vie : professionnelle, familiale et personnelle.

Chaque lecture ou écoute de ce livre est pour moi comme un bain de l’âme. J’en ressors plus léger, plus serein, moins tendu. En un mot, plus propre.

La Bhagavad Gîtâ est un texte qui parle directement à l’âme, elle instruit l’homme sur lui-même, sur le monde qui l’entoure et lui apprend à appréhender ce monde et à trouver sa place dans ce monde. L’Homme peu importe d’où il vient et où il va ne peut être en paix dans ce monde que s’il a trouvé sa juste place dans ce monde qui existait avant lui et qui existera après lui.

La Bhagavad Gîtâ est composée de 18 chapitres, tous aussi importants les uns que les autres. Elles comptent l’histoire d’un prince guerrier, Arjuna et de sa conversation intime avec son dieu Krishna.

La Bhagavad Gîtâ – Chapitre 1 – Lamentation sur les conséquences de la guerre

Bhagavad Gîtâ | Chapitre 1

La Bhagavad Gîtâ – Verset : 1.1

Dhritarâshtra dit : « Ô Sanjaya, qu’ont fait mes fils et les fils de Pându après s’être assemblés au lieu saint de Kurukshétra, prêts à livrer bataille ?

Verset : 1.2

Sanjaya dit : « Ô Dhritarâshtra, après avoir observé l’armée des fils de Pându déployée en ordre de combat, le roi Duryodhana s’approche de son précepteur et lui tient ces propos :

Verset : 1.3

« Contemple, ô mon maître, la puissante armée des fils de Pându, disposée de si experte façon par ton brillant élève, le fils de Drupada.

Verset : 1.4

« Y vois-tu ces vaillants archers, qui au combat, égalent Bhîma et Arjuna ? Et combien d’autres grands guerriers, dont Yuyudhâna, Virâta et Drupada !

Verset : 1.5

« Dhrishtaketu, Chekitâna, Kâshîrâja, Purujit, Kuntibhoja, Shaibya, et tant d’autres encore, tous grands héros à la force remarquable !

Verset : 1.6

« Vois le remarquable Yudhâmanyu, le très puissant Uttamaujas, le fils de Subhadrâ et les fils de Draupadî. Tous sont de valeureux combattants sur le char.

Verset : 1.7

« Ô toi, le meilleur des brâhmanas, laisse-moi maintenant te dire quels chefs très habiles commandent mon armée.

Verset : 1.8

« Ce sont des hommes de guerre renommés pour avoir, comme toi, obtenu la victoire dans tous leurs combats : Bhîshma, Karna, Kripa, Asvatthâman, Vikarna et Bhûrisravâ, le fils de Somadatta.

Verset : 1.9

« Et nombre d’autres héros, encore sont prêts à sacrifier leur vie pour moi, tous bien armés, tous maîtres dans l’art de la guerre.

La Bhagavad Gîtâ  – Verset : 1.10

« On ne peut mesurer nos forces, que protège parfaitement Bhîshma, l’ancien, tandis que les forces des pândavas sont limitées, puisqu’elles n’ont pour les défendre que les soins de Bhîma.

Verset : 1.11

« Maintenant, vous tous, de vos positions respectives, apportez toute votre aide au vieux maître Bhîshma. »

Verset : 1.12

« À cet instant, Bhîsma, le grand et vaillant aïeul de la dynastie des Kurus, père des combattants, souffle très fort dans sa conque, qui résonne comme le rugissement d’un lion, réjouissant le cœur de Duryodhana.

Verset : 1.13

« Alors les conques, bugles, cors, trompettes et tambours, se mettent à retentir, et leurs vibrations confondues provoquent un grand tumulte.

Verset : 1.14

« Dans l’autre camp, debout sur leur vaste char attelé à des chevaux blancs, Krishna et Arjuna soufflent dans leurs conques divines.

Verset : 1.15

« Krishna souffle dans sa conque, Panchajanya, et Arjuna dans la sienne, Devadatta ; Bhîma, le mangeur vorace aux exploits surhumains, fait retenir Paundra, sa conque formidable.

Verset : 1.16, 1.17, 1.18

« Le roi Yudhishthira, fils de Kuntî, fait résonner sa conque, Anantavijaya ; Nakula et Sahadeva soufflent dans Sughosha et la Manipushpaka. Le roi de Kâshî, célèbre archer, le grand guerrier Sikhandi, Dhrishtadyumna, Virâta et Sâtyaki l’invincible, Drupada et les fils de Draupadî, et d’autres encore, ô roi, comme les fils de Saubhadrâ, tous puissamment armés, font aussi sonner leur conque.

Verset : 1.19

« Le mugissement de toutes ces conques réunies devient assourdissant, et, se répercutant au ciel et sur la terre, il déchire le cœur des fils de Dhritarâshtra.

La Bhagavad Gîtâ – Verset : 1.20

« À ce moment, ô roi, assis sur son char, dont l’étendard porte l’emblème de Hanumân, Arjuna, le fils de Pându, saisit son arc, prêt à décocher ses flèches, les yeux fixés sur les fils de Dhritarâshtra, puis s’adresse à Hrishîkesha. »

Verset : 1.21, 1.22

Arjuna dit : « Ô Toi, l’infaillible, mène, je T’en prie, mon char entre les deux armées afin que je puisse voir qui est sur les lignes, qui désire combattre, qui je devrai affronter au cours de la bataille imminente.

Verset : 1.23

Que je voie ceux qui sont venus ici combattre dans l’espoir de plaire au fils malveillant de Dhritarâshtra. »

Verset : 1.24

Sanjaya dit : « Sri Krishna a entendu la requête d’Arjuna, ô descendant de Bhârata, et Il conduit le char splendide entre les deux armées.

Verset : 1.25

Devant Bhîshma, Drona et tous les princes de ce monde, Hrishîkesha, le Seigneur, dit à Arjuna : « Vois donc, ô Pârtha, l’assemblée de tous les Kurus. »

Verset : 1.26

« Arjuna voit alors, dispersés dans les deux camps, ses pères aïeux, précepteurs, oncles maternels, frères, fils, petits-fils et amis ; avec eux, son beau-père et tous ceux qui jadis lui ont montré tant de bienveillance. Tous sont présents.

Verset : 1.27

« Voyant devant lui tous ceux à qui des liens d’amitié ou de parenté l’unissent, Arjuna, le fils de Kuntî, est saisi d’une grande compassion et s’adresse au Seigneur. »

Verset : 1.28

Arjuna dit : « Cher Krishna, de voir ainsi les miens, devant moi en lignes belliqueuses, je tremble de tous mes membres et sens ma bouche se dessécher.

Verset : 1.29

« Tout mon corps frissonne et mes cheveux se hérissent. Mon arc, Gândîva, me tombe des mains, et la peau me brûle.

La Bhagavad Gîtâ – Verset : 1.30

« Ô Késhava, je ne puis demeurer ici plus longtemps. Je ne suis plus maître de moi et mon esprit s’égare ; je ne présage que des événements funestes.

Verset : 1.31

« Que peut apporter de bon ce combat, où sera massacrée ma propre famille ? À pareil prix, ô Krishna, comment pourrais-je encore désirer la victoire, aspirer à la royauté et aux plaisirs qu’elle procure ?

Verset : 1.32, 1.33, 1.34, 1.35

« Ô Govinda, que servent tant de royaumes, que sert le bonheur, à quoi bon la vie même, quand ceux pour qui nous désirons ces biens se tiennent maintenant sur le champ de bataille ? Ô Madhusûdana, regarde. Toute ma famille, mes pères, fils, aïeux, oncles maternels, beaux-pères, petit-fils et beaux-frères, et mes maîtres aussi, tous prêts à sacrifier leur vie et leurs richesses, se dressent devant moi. Comment pourrais-je souhaiter leur mort, dussé-je par-là survivre ? Ô Toi qui maintiens tous les êtres, je ne peux me résoudre à lutter contre eux, même en échange des trois mondes, et que dire de cette Terre ?

Verset : 1.36

« Bien qu’ils soient nos agresseurs, si nous tuons nos amis et les fils de Dhritarâshtra, nous serons la proie de péché ; un tel crime serait indigne de nous. Et de quel profit serait-il ? Ô Krishna, Toi l’époux de la déesse de la fortune, comment pourrions-nous être jamais heureux après avoir tué ceux de notre lignage ?

Verset : 1.37, 1.38

« Ô Janârdana, si aveuglés par la convoitise, ces hommes ne voient aucun mal à détruire leur famille, nulle faute à se quereller avec leurs amis, pour quoi nous, qui voyons le péché, devrions-nous agir de même ?

Verset : 1.39

« La destruction d’une famille entraîne l’effondrement des traditions éternelles ; ses derniers représentants sombrent alors dans l’irréligion.

La Bhagavad Gîtâ – Verset : 1.40

« Lorsque l’impiété, ô Krishna, règne dans une famille, les femmes se corrompent, et de leur dégradation, ô descendant de Vârshni, naît une progéniture indésirable.

Verset : 1.41

« L’accroissement du nombre de ces indésirables engendre pour la famille, et pour ceux qui en ont détruit les traditions, une vie d’enfer. Les ancêtres sont oubliés, on cesse de leur offrir les ablations d’eau et de nourriture.

Verset : 1.42

« Ceux qui, par leurs actes irresponsables, brisent la tradition du lignage, ceux-là provoquent l’abandon des principes grâce auxquels prospérité et harmonie règnent au sein de la famille et de la nation.

Verset : 1.43

« Je le tiens de source autorisée, ô Krishna : ceux qui détruisent les traditions familiales vivent à jamais en enfer.

Verset : 1.44

« Hélas, par soif des plaisirs de la royauté, n’est-il pas étrange que nous nous apprêtions maintenant à commettre de si grands crimes ?

Verset : 1.45

« Mieux vaut mourir de la main des fils de Dhritarâshtra, sans armes et sans faire de résistance, que de lutter contre eux. »

Verset : 1.46

Sanjaya dit : « Ayant ainsi parlé sur le champ de bataille, Arjuna laisse choir son arc et ses flèches ; il s’assoit sur son char, accablé de douleur. »

Bhagavad – Gîtâ : Résumé du chapitre 1

Bhagavad Gîtâ | Chapitre 1

Si la Bhagavad Gîtâ était une nouvelle, ce premier chapitre serait la situation initiale ; on plante le décor. Il s’agit d’un champ de bataille. Deux grandes armées rangées en rang vont s’affronter. C’est dans ce premier chapitre de la Bhagavad Gîtâ que l’on découvre Arjuna, le prince guerrier.

Il affronte l’armée de héros de Pându. Cette partie est particulièrement épique puisqu’il s’agit de l’énumération d’un bon nombre de héros et la description du champ de bataille. On découvre aussi l’ascendance de ces héros et la place qu’on leur porte dans la société.

On apprend, également que Krishna et Arjuna sont des frères d’armes puisqu’ils combattent dans la même armée. D’emblée Arjuna est divinisé, il est en effet dans le verset 1.14 mis à l’égal de Krishna :

« Dans l’autre camp, debout sur leur vaste char attelé à des chevaux blancs, Krishna et Arjuna soufflent dans leurs conques divines. ». Il combat, ainsi, dans le même camp, il est attelé à un cheval blanc comme Krishna et ils soufflent dans des conques divines comme Krishna.

On voit ensuite Arjuna prit de compassion (une compassion qui l’affaiblit et le fait douter) pour ses compagnons de guerre, notamment pour ses proches : oncles, frères, fils… Et il en vient à se poser des questions sur le bienfondé de cette guerre et de la guerre en général. Rien ne vaut de faire risquer la vie aux gens qu’ils aiment.

Arjuna se pose la question, à quoi bon risquer la vie de ceux qu’ils aiment, en effet si ceux-ci meurent à la guerre ce seront des familles entières qui seront morcelées et c’est bien la pire chose qui puisse arriver puisque c’est de là que naît le péché.

Le verset final montre Arjuna accablé de douleurs.

Bhagavad – Gîtâ : analyse du chapitre 1

Ce chapitre 1 de la Bhagavad Gîtâ pose le décor. Il s’agit d’un texte épique : deux armées vont s’affronter. Deux grandes armées. Arjuna et Krishna sont dans la même armée. Ils vont combattre, mais Arjuna est pris d’un profond doute, il refuse la guerre. Car, la guerre pour lui consiste à risquer la vie de ses proches, de ceux qu’ils aiment de sa famille. Pour se battre si c’est pour perdre ceux qu’on aime, pour amener à la mort des membres de notre famille. C’est-à-dire procurer de la tristesse, de déception et un déséquilibre à ceux qui restent.

Or le devoir d’Arjuna est de se battre, car il est un guerrier et rien n’est pire que de manquer à son devoir. Voici toute la problématique à laquelle répond ce livre.

Pourquoi Arjuna doit mener à bien son rôle ? Comment doit-il le faire ? Et d’où lui proviendra le courage de le faire ? Ôter en lui le doute qui l’accable et qui l’empêchera de mener à bien ce devoir qu’est le sien.

Bhagavad – Gîtâ : 10 versets essentiel du chapitre 1

Verset : 1.11

« Maintenant, vous tous, de vos positions respectives, apportez toute votre aide au vieux maître Bhîshma. »

 Verset : 1.19

« Le mugissement de toutes ces conques réunies devient assourdissant, et, se répercutant au ciel et sur la terre, il déchire le cœur des fils de Dhritarâshtra.

Verset : 1.26

« Arjuna voit alors, dispersés dans les deux camps, ses pères aïeux, précepteurs, oncles maternels, frères, fils, petits-fils et amis ; avec eux, son beau-père et tous ceux qui jadis lui ont montré tant de bienveillance. Tous sont présents.

Verset : 1.27

« Voyant devant lui tous ceux à qui des liens d’amitié ou de parenté l’unissent, Arjuna, le fils de Kuntî, est saisi d’une grande compassion et s’adresse au Seigneur. »

 Verset : 1.28

Arjuna dit : « Cher Krishna, de voir ainsi les miens, devant moi en lignes belliqueuses, je tremble de tous mes membres et sens ma bouche se dessécher.

 Verset : 1.31

« Que peut apporter de bon ce combat, où sera massacrée ma propre famille ? À pareil prix, ô Krishna, comment pourrais-je encore désirer la victoire, aspirer à la royauté et aux plaisirs qu’elle procure ?

 Verset : 1.32

« Ô Govinda, que servent tant de royaumes, que sert le bonheur, à quoi bon la vie même, quand ceux pour qui nous désirons ces biens se tiennent maintenant sur le champ de bataille ?

 Verset : 1.36

« Bien qu’ils soient nos agresseurs, si nous tuons nos amis et les fils de Dhritarâshtra, nous serons la proie de péché ; un tel crime serait indigne de nous. Et de quel profit serait-il ? Ô Krishna, Toi l’époux de la déesse de la fortune, comment pourrions-nous être jamais heureux après avoir tué ceux de notre lignage ?

 Verset : 1.37, 1.38

« Ô Janârdana, si aveuglés par la convoitise, ces hommes ne voient aucun mal à détruire leur famille, nulle faute à se quereller avec leurs amis, pour quoi nous, qui voyons le péché, devrions-nous agir de même ?

 Verset : 1.39

« La destruction d’une famille entraîne l’effondrement des traditions éternelles ; ses derniers représentants sombrent alors dans l’irréligion.

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Max Brun
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